Renaître et ressusciter : pour une lecture des temps historiques chez Machiavel

Mots et usages d'une catégorie historiographique

Renaître et ressusciter : pour une lecture des temps historiques chez Machiavel

Jean-Louis Fournel

(Université Paris 8, Laboratoire d’études romanes et UMR Triangle)

Renaître et ressusciter : pour une lecture des temps historiques chez Machiavel

Il est deux ou trois choses qui sont sûres chez Machiavel et qui justifient mon intervention de ce jour : d’une part, l’état de guerre conditionne à la fois ce que l’on fait, ce que l’on pense et ce que l’on dit ; ensuite dire la guerre permet de traduire la singularité du temps présent ; enfin, le choix des mots pour la dire doit intégrer aussi bien le possible exemple du passé lointain antique que les insuffisances et les lacunes des discours du passé proche (dans leur syntaxe sinon dans leur morphologie). Face à des circonstances nouvelles, tragiques, seuls des propos nouveaux (fussent-ils fondés sur la reprise de modèles très anciens) peuvent contribuer à apporter des réponses adaptées à la « qualité des temps » (qualità dei tempi) id est à la conjoncture…

1. Risuscitare

A la fin de L’Art de la guerre Machiavel, au terme de 200 pages de défense et illustration de l’organisation des Romains antiques[1] dans la guerre (à savoir de leurs ordini, leur « ordres ») fait le triste constat – toujours renouvelé chez lui – de l’incapacité des princes italiens à imiter l’exemple antique mais il ajoute : « je ne veux pas que cela suscite en vous l’effroi ou le doute car cette province <à savoir l’Italie> semble née pour ressusciterrisuscitare – les choses mortes comme on l’a vu à propos de la poésie, de la peinture et de la sculpture »[2]

On a là une des rares occurrences du verbe risuscitare chez Machiavel. On en compte quatre autres toutes dans les Discours en discours I, 9, I, 37, I, 58 et surtout II, 18, plus significative que les trois autres puisqu’elle énonce que si l’on entend redonner une bonne réputation à l’armée moderne il est « nécessaire de ressusciter ces ordres » des Romains[3]. Dans ce passage comme dans celui tiré de la conclusion de l’Art de la guerre, on retrouve de fait le contexte militaire, la condamnation sans nuance des princes italiens, la comparaison des modernes et des anciens et, enfin, l’éloge de la vertu de l’exemple antique.

Même si Machiavel évoquait plus haut, pour démontrer la capacité italique singulière à ressusciter les choses mortes, la peinture, la sculpture et la poésie, c’est donc bien la pensée de la guerre et de l’armée qui nourrit sa propre réflexion sur l’imitation et sur la potentielle « renaissance ». Quoi qu’il en soit, il n’est pas sans intérêt de pointer le fait que la mise en récit de cette « renaissance » potentielle confronte en fait plusieurs types (ou typologies) de renaissance. En effet, à l’instar de ce qui est fait dans le prologue (proemio) au premier livre des Discours[4], Machiavel confronte à chaque fois une renaissance déjà advenue (ici celle des beaux-arts et de la poésie ; là – dans les Discours – celle de la médecine et du droit) à une autre (ici celle de l’armée antique ; là celle d’un savoir politique inédit qui soit fondé – explicitement et largement – sur les histoires écrites par les Anciens grecs ou romains).

De cette remarque, on peut tirer quelques éléments d’analyse peut-être utiles tant pour l’histoire de la pensée machiavélienne que pour celle de la catégorie de « renaissance ». J’en retiendrai au moins cinq.

a/ Au début du XVIe siècle, en tout cas chez Machiavel, la question de la renaissance passe par des verbes (rinascere, risuscitare, éventuellement riordinare et rinnovare) et non par des substantifs (rinascimento, risorgimento – en outre, ces verbes ne sont pas substantivés contrairement à ce qui se passe parfois chez Machiavel). Nous sommes donc en face de processus dynamiques et non de constats statiques produisant une monumentalisation des objets considérés.

b/ La conscience de la nouveauté radicale dans certains domaines (artistiques notamment) relève, à la fin de la seconde décennie du XVIe siècle, d’une évidence puisqu’on peut y faire allusion par quelques mots immédiatement lisibles par le lecteur ou l’auditeur[5].

c/ Cette conscience de la nouveauté trouve son origine dans la construction d’une perception de l’imitation des Anciens : cette constatation n’a rien de surprenant et souligne l’inscription de la pensée machiavélienne dans l’histoire de longue durée de l’humanisme italien (et notamment de l’humanisme toscan) mais le point suivant montre que Machiavel ne s’en tient pas à ce constat somme toute assez banal.

d/ En effet, quatrième remarque, la conscience de cette nouveauté est pour le moins différenciée puisqu’elle ne touche pas en même temps tous les domaines et qu’elle les touche de façon inégalitaire. Bref, ce que pointe ici Machiavel c’est que, pour ce qui relève de l’imitation des Anciens, il existe une forme de « retard » dans certains domaines (notamment pour deux d’entre eux : la chose militaire et la politique en général). C’est ce qui peut permettre de parler d’une forme d’« humanisme critique » chez Machiavel.

e/ Enfin, cinquième et dernière constatation, si la question de l’imitation (de façon assez attendue)est au cœur du processus du risuscitare ou du rinascere, ellesubit une forme de déplacement : en effet, pour risuscitare ou rinascere, il faut en l’occurrence qu’il y ait eu au préalable mort et disparition ponctuelle.

D’un côté l’imitation est donc ici étroitement liée à une historicisation complexe articulant différentes temporalités (le passé lointain à imiter, le passé proche corrompu à rejeter, le présent encore corrompu mais dans lequel se fait jour la possibilité malgré tout d’un tournant positif, et enfin un futur qui est potentiellement aussi positif que le passé lointain) ; d’un autre côté, l’imitation dépend d’une analyse d’ordre tragique, rythmée par une succession de tensions dramatiques scandant l’alternance de la destruction et de la reconstruction.

On retrouve ici quelques questions fondamentales sur les usages du lexique de la résurrection : non seulement la résurrection suppose préalablement une disparition, mais elle pose la question d’une forme de rachat etévidemmentle problème paradoxal d’une nouveauté mais qui est marquée par le passé lointain (il s’agit de redonner une nouvelle vie) et le rejet d’un passé proche corrompu. Mais surtout, le raisonnement de la résurrection est fondé sur une opposition entre ce qui existe et ce qui doit renaître, et son utilisation illustre d’une situation conflictuelle, agonique.

2. Rinascere

Ce qui a été dit précédemment pour les occurrences de risuscitare vaut aussi pour celles de rinascere : là encore le contexte militaire et les Discours sont au premier plan. Le mot apparaît à la fin de Discours I, 17 (p. 245 vol. I, Vivanti) : un homme ne peut d’ordinaire faire renaître une cité corrompue – il n’en a pas le temps car le temps des hommes et celui des cités ne sont pas homogènes – il ne pourrait le faire de façon exceptionnelle que s’il a une très longue vie, s’il a un successeur aussi vertueux que lui, ou s’il a recours à des moyens extraordinaires (« nombre de dangers et beaucoup de sang » – molti pericoli e molto sangue) mais aussi et surtout en Discours III, 1 (p. 417)[6] en ouverture de livre (donc dans une sorte de discours de la méthode). Machiavel y relève qu’il était nécessaire que Rome fût prise par les Gaulois pour qu’elle puisse renaître et reprendre en renaissant « nuova vita e nuova virtù ».

Bref, encore une fois, les usages de risuscitare et rinascere, sontliés à la guerre et à l’armée, aux erreurs des princes, aux « moyens extraordinaires » (et donc à une temporalité d’exception), aux limites de la mauvaise imitation et à une situation de corruption. Ces usages en viennent ainsi à alimenter l’idée selon laquelle il existe en temps de guerre un levier exceptionnel à utiliser, d’autant plus pertinent que la situation est mauvaise pour fonder de nouveaux « ordres » politico-militaires.

3. Riordinare et rinnovare

Si on s’en tient à des données strictement quantitatives on trouve de plus nombreuses occurrences – entre une douzaine et une vingtaine (ce qui n’est pas non plus énorme) – de riordinare (p. 205, 228, 234, 248, 292, 300, 311, 334, 374, 383, 436, 463, 578, 579, 584, 631) et de rinnovare/rinnovazione (p. 225, 246, 247, 257, 373, 416, 417, 419, 477, 502, 541, 591, 613). Il n’est pas sans intérêt de remarquer qu’aucune de ces occurrences ne figure dans le Prince et que les Discours et l’Art de la guerre sont ici surreprésentés, ce qui montre bien que c’est la question de Rome et de l’imitation qui sont cruciales pour penser le rinnovare ou riordinare.

Est-ce à dire que le préfixe ri- introduirait un rapport au passé antique, une confrontation antique / moderne fondée de façon paradoxale sur la double certitude de l’infériorité des modernes et de leur capacité éventuelle à s’arracher à cette infériorité dans la pire des situations ? Rien n’est moins sûr car cette capacité éventuelle n’est pas une assurance et encore moins une certitude si l’on en croit ce qui est dit dans le crucial Discours I, 18 (le constat de la quasi impossibilité à réformer et renouveler une république parvenue à un degré de corruption trop grand). Quand la corruption est excessive (c’est bien ce dont traite Discours I, 18) le risuscitare ou le rinascere pourrait être dans leur relative rareté même (comparé au riordinare et au rinnovare) une façon de dépasser cette aporie. Et ce d’autant plus que le « rinnovamento » absolu des ordres est lié selon Discours I, 25-26 à l’instauration d’une « potestà assoluta » voire d’une tyrannie. Pourtant, et cela complique ultérieurement la situation, il est aussi affirmé on ne peut plus clairement, et ce dans un passage que nous avons déjà cité plus haut à propos des rares occurrences de rinascere, que le renouvellement est nécessaire régulièrement pour toute communauté politique (cf Discours III, 1, un passage du texte presque saturé d’occurrences de rinnovare / rinnovamento). Donc la nouveauté, le renouvellement, sont à la fois désirables et à certains égards impossibles sauf si la vertu d’un homme d’exception l’emporte sur la corruption généralisée puisque c’est bien l’identification du degré de corruption qui permet d’évaluer la nature de la situation et d’échapper à la contradiction que nous venons de relever (à savoir la contradiction entre l’impossibilité de réformer une cité corrompue et la nécessité de réordonner régulièrement la cité).

4. Conclusion : les temps bousculés de la renaissance

Ce qui renaît ou qui connaît une résurrection renvoie à un phénomène qui est au moins autant politique (ou militaire) que temporel. Du même coup est soulignée une nécessité, une injonction, une attente, voire une projection d’ordre prophétique plus que la description d’une nouveauté qui se déploie. Il s’agit bien d’agir et de penser ce qui est nécessaire pour agir ; comprendre, imiter, comparer, tout cela n’a pas de sens et de valeur purement cognitive mais doit être mis au service d’une appréhension dynamique du temps présent qui vise à résister aux aléas de la fortune.

Ce nouveau savoir historicise la politique républicaine et politise la mise en récit de son histoire en réponse au constat d’un manque, d’une lacune dans la construction d’une intelligibilité de l’histoire en train de se dérouler : de ce fait, se met aussi en place une forme de défiance envers une partie du passé et de l’héritage ou de la tradition (je pense notamment à la tradition communale). Un état de fait qui ne peut pas ne pas affecter à terme les équilibres entre les temporalités même si demeure vivace la leçon de l’humanisme du XVe siècle et sa relecture du passé antique (aux dépens du passé proche).

Ce qui se met en place ici est donc un des paradoxes qui touche à la fois le rapport singulier de Machiavel à l’histoire des passés multiples (en gros son rapport à l’humanisme, à la culture laurenziana et à la culture antique) et le rapport plus général (au-delà du cas machiavélien) aux temporalités qui se croisent dans la construction de la catégorie de « renaissance » dans la mesure même où la résurrection, la renaissance, suppose en premier lieu une appréciation positive d’un certain passé et une relation critique à un autre passé (or cette opposition entre deux, ou plusieurs passés, il faut bien l’articuler), mais aussi, en second lieu, un rapport ambigu entre le passé le plus respecté et le présent en train d’advenir et qui constitue en dernière analyse l’enjeu principal du propos.

Ce que dit, ou plutôt ce que contribue à dire, la résurrection dont nous sommes partis c’est que tout construction de l’histoire (passant par son écriture) est d’abord politique, mais également que la politique ne peut se penser sans la prise en compte de l’histoire dans toute sa diversité. C’est en ce sens que l’histoire renaissante se pense comme ouverte et problématique (en tant qu’elle nourrit et se nourrit de problèmes non résolus), dépassant l’accumulation des données et la légitimation de la communauté sous le sceau de la fides des notaires chroniqueurs. Ce n’est donc pas le passé lointain qui aide à lire le présent mais le présent qui conduit à relire le passé afin de revenir sur soi, dans un aller et retour qui fonde la capacité à agir dans le temps présent.

Starobinski dans un bref essai intitulé Introduction à la poétique de l’événement écrit : « il est à supposer d’ailleurs que ceux-là seuls dont l’aventure personnelle va suffisamment profond accèdent au point où le drame de l’histoire et le drame de la personne se rencontrent ». Dans le cas de Machiavel l’aventure a été « suffisamment profonde » pour penser, pour penser dramatiquement justement puisque plus la situation est mauvaise, meilleure est l’occasion pour l’homme d’exception, qui entend prendre la mesure du poids et de l’enjeu de cette résurrection politico-militaire des Anciens afin d’agir efficacement pour sauvegarder la communauté politique.

5. Appendice : nouveauté et modernité

Rien d’étonnant donc à ce que le champ sémantique du nuovo relève d’un usage encore plus polymorphe et plus étendu (voir pour ce champ sémantique du « nuovo » à commencer par principe nuovo, ou de la novità, p. 171, 218, 222, 275, 462, 474, 510, 661 ainsi que vol. III p. 389, 459, 715) qui, d’une part, implique plus une rupture qu’une imitation et qui, d’autre part, peut assumer un caractère hybride (ce qui est nuovo à partir d’une certaine perspective peut ne pas l’être à partir d’une autre : ainsi Louis XII est principe nuovo à Milan mais pas à Paris, ou encore principe nuovo aux yeux de certains Italiens mais pas à ses propres yeux du fait des droits liés à son héritage familial). En tout cas ce qui est « neuf » ne se confond pas, ou rarement, avec ce qui « renaît », d’où une complexification de ce qui est constitutif du « présent ». Dans la cartographie du présent on peut distinguer, non sans quelques intersections ou porosité d’ailleurs, ce qui renaît, ce qui est neuf, ce qui est mixte, ce qui est moderne, ce qui est imité de l’antique, ce qui est transmis car cela appartient à un héritage des divers passés successifs.

Une réflexion sur les usages comparées du « présent » et du « moderne » (que j’ai déjà proposée en d’autres lieux[7]) peut nous aider à aller de l’avant dans cette réflexion. Quiconque procède à un sondage sur les utilisations des mots presente/passato/moderno/antico, et des couples antico-moderno et passato-presente, dans un corpus de textes « florentins » du début du XVIe siècle (Savonarola, Machiavel, Guicciardini) peut faire plusieurs constats.

a/ le lexique de la modernità reste somme toute assez restreint mais il est chargé de sens car il renvoie, sans grande surprise, au couple antico-moderno (associé souvent à des substantifs comme uso, esempio, ordini), ce qui pose une double logique partiellement contradictoire tout à la fois comparatiste et imitative, qui jour sur la distinction entre différenciation et modélisation.

b/ les usages du lexique du presente sont massifs sous toutes les morphologies (adjectifs, substantifs, adverbes et verbes – rappresentare, appresentarsi, presentare – la racine étymologique pouvant de façon légitime être tenue pour la trace de constitution d’un réseau sémantique cohérent et relativement homogène).

c/ enfin, et c’est là sans doute la remarque la plus importante, si le presente peut quasiment toujours être synonyme du moderno, le contraire n’est pas vrai : bref, on peut dire que les cose moderne sont toujours le cose presenti mais que les cose presenti ne sont pas toujours le cose moderne. La différence semble de deux ordres : d’un côté, l’usage de la categorie de presente inscrit le raisonnement dans un double système d’opposition ou antinomies passato-presente et presente-futuro tandis que n’apparaît pas l’articulartion moderno-futuro ; d’un autre côté, le presente dit une conjoncture souvent plus circonscrite, plus précise alors que le moderno dépend d’un cadre « épocal » plus large. Mais on ajoutera sans tarder que cette distinction de périmètre n’implique jamais une subordination du présent au moderne selon une perspective inclusive : on pourrait plutôt proposer de dire que le présent offre des éléments d’interprétation inaccessibles au moderne grâce à une forme de focalisation plus grande. Une des conséquences en sera que les raisonnements sur l’imitation en deviennent plus complexes : le comparatisme temporel, qui permet de penser les ruptures dans l’histoire, prend le dessus sur la logique de la stricte modélisation ; la perception de la longue durée d’un phénomène est nuancée à la lumière d’une attention aux modifications permanentes du cadre historico-politique ; toute posture antiquaria est écartée dans la référence au passé lointain sur le fil d’une sorte d’apologie de la qualità dei tempi machiavélienne ou de la condizione dei tempi guichardinienne. Cette «politique de l’expérience» comprend aussi l’écriture de l’histoire comme espace privilégié de mise en récit des conflits de temporalités et de l’historicité des pratiques politiques. De ce fait le Secrétaire florentin fait de l’histoire, présente et lointaine, présente et lointaine ensemble, la matière nécessaire de sa réflexion politique et l’une des sources indispensables de son savoir politique.


[1] Ce qui permet aussi de faire l’éloge de leurs émules contemporains, Suisses, Allemands… ou Florentins selon le projet de l’ordinanza de 1506 voulue et dirigée par Machiavel lui-même jusqu’en 1512. Sur cette question cruciale pour Machiavel de la réorganisation d’une petite armée de conscription au service de la république florentine, que l’on nomme ordinanza, voir récemment Andre Guidi, Books, People, and Military Thought. Machiavelli’s Art of War and the Fortune of the Militia in Sixteenth-Century Florence and Europe, Leyde, Brill, 2020.

[2] « Di che non voglio vi sbigottiate o diffidiate perché questa provincia pare nata per risuscitare le cose morte come si è visto della poesia, della pittura e della scultura » (p. 689 ed. Vivanti). Toutes les citations et paginations renvoient à Machiavelli, Opere, Torino, Einaudi, a cura di Corrado Vivanti, 3 volumi, Torino, Einaudi, 1997-2000.

[3] Discours II, 18 « Io credo che molti conoschino questa differenzia di virtù che è intra l’uno e l’altro di questi ordini (il s’agit là encore des ordres militaires) ; ma è tanta infelicità di questi tempi ché né gli esempi antichi né i moderni né la confessione dello errore è sufficiente a fare che i moderni principi si ravvegghino e pensino che a volere rendere riputazione alla milizia d’una provincia o d’uno stato sia necessario risuscitare questi ordini, tenergli appresso, dare loro riputazione, dare loro vita, accioché a lui e vita e riputazione rendino ».

[4] Les deux œuvres majeures de Machiavel que sont l’Art de la guerre et les Discours naissent, rappelons-le, dans les mêmes années, entre 1516 et 1520, et le même contexte culturel et politique, à savoir les rencontres régulières dans les jardins des Rucellai pour discuter de questions politiques et littéraires (voir sur ce point les chapitres que, avec Jean-Claude Zancarini, nous consacrons à la question dans Machiavel. Une vie en guerres, Paris, Passés Composés, 2020, p. 251-334).

[5] Une partie des textes ont pu être lus dans les jardins des Rucellai et l’Art de la guerre est un dialogue.

[6] Deux autres cas sont moins significatifs : en Discours II, 18, en Discours II, 24 (sur les forteresses dans un usage non significatif – p. 392, vol I, ed. Vivanti).

[7] cf Jean-Louis Fournel, « Les formes du présent dans les Guerres d’Italie », in «Pigliare la golpe e il lione». Studi rinascimentali in onore di Jean-Jacques Marchand, a cura di A. Roncaccia, Roma, Salerno, 2008, p.71-86 et Ibid., « Passati e presente (note sulla storicizzazione della politica come definizione di un sapere repubblicano) », in Nascita della storiografia e organizzazione dei saperi fra XV° e XVII° secolo, E. Mattioda (ed.), Florence Olschki, 2010, p. 87-98.

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